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« Cannabis et chômage | Main | Le parti socialiste, ou le degré zéro de la responsabilité et du respect des citoyens. »

December 13, 2006

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Autre exemple: la Suède fut un des premiers états européen à revoir son système de retraite en profondeur, et à le réformer.

Naibed

Par ailleurs, il serait aussi bon de crever, une fois pour toutes, le bobard du soi-disant modèle social "magique" des pays nordiques. Ainsi, les suédois ont tout mis en oeuvre pour réduire une dette publique qui était excessive au début des années 1990. L'administration a été largement décentralisée et privatisée, avec des agences semi-publiques ou à capital mixte, et largement autonomes et responsables (dans le cadre d'un contrat de gestion, l'état évaluant leurs performances). Il n'y a pratiquement plus de fonctionnaires au sens français du terme: les agents peuvent être licenciés (avec préavis), les échelles salariales générales ont été abolies, la grande majorité des salariés ont une rémunération individualisée, etc. .. Par ailleurs, le modèle social est également en train de changer dans tous les états scandinaves, et les dépenses sociales ont subi des coupes souvent importantes : même au Danemark, pays producteur et exportateurs d'hydrocarbures, connu pour sa générosité en matière sociale, le modèle de la protection sociale universelle est remis en question, et considéré comme "contre-intuitif" du côté des aspects redistributilfs. Autre exemple: la Suède fut un des premiers états européen à revoir son système de retraite en profondeur, et à le réformer.

Certes, les pays nordiques ont réussi, jusqu'à présent, à maintenir une bonne protection sociale, sans trop porter atteinte à la croissance économique, mais au prix néanmoins de coupes sérieuses dans les dépenses sociales et les dépenses publiques, car ils ne sont pas dogmatiques, et ils savent désormais qu'ils sont exposés au déclin, s'ils se contentent de vivre sur leurs acquits. Voilà pourquoi le modèle scandinave d'aujourd'hui est surtout un modèle en perpétuelle évolution, un modèle doté d'une grande capacité à se remettre en cause et à s'adapter au changement. Le haut niveau d'éducation, une vision plutôt positive et volontaire vis-à-vis du changement, une bonne confiance et une bonne estime de soi (sans excès, et toujours pondéré par un regard autocritique) doivent y aider.

Une seule chose est donc sûre, pour les scandinaves: le « modèle scandinave » à l'ancienne est fini. A l'origine de la grave récession économique de la fin des années '80 et de l'accroissement du déficit public à cette époque (qui mangeait toute marge de manoeuvre budgétaire) et absolument incapable d'y faire face, ce modèle est définitivement considéré comme non-viable, dépassé, périmé. Les scandinaves n'ont pas attendu qu'il soit devenu complètement invivable: ils ont tiré les leçons et passent à autre chose: ... le libéralisme.
Et leur combat pour le changement continue. Celui des français, lui, n'en finit pas de commencer...

pascal comas

Merci pour vos commentaires.
Je répondrai dans l'ordre a M.Larcher et à Antoine.
Dire que ce n'est pas l'ISF qui fait la difference témoigne d'une profonde ignorance des mobiles qui poussent nos grandes fortunes à s'exiler. ISF mis à part, le taux d'imposition cumulé des hauts revenus est déjà de 60% en comptant la CSG, et sans compter toutes les autres taxations (impots locaux, TVA, droits de succession...).
Rappelons que selon la Constitution allemande, la Commission Européenne et le Conseil Constitutionnel français, l'impôt est jugé confiscatoire au delà de 50% des revenus. Autrement dit qu'il constitue une atteinte à la propriété, et donc à la liberté.
Avec l'ISF, le prélèvement annuel représente 71% des revenus du contribuable, et pour beaucoup il est la goutte qui fait déborder le vase. La preuve en est que beaucoup d'entrepreneurs s'exilent au moment de la vente de leur entreprise, étant exonérés d'ISF sur leurs parts tant qu'ils en sont détenteurs.
Venons-en maintenant à la théorie selon laquelle " l'ISF n'est qu'une incitation supplémentaire à maximiser le rendement de leur patrimoine" et selon laquelle "pour ceux pour qui il est confiscatoire, ce n'est que la traduction de leur incompétence à dormir sur un patrimoine inutile"... Cette théorie, que j'ai déjà rencontré, reflète une vision des choses dénotant à la fois d'une forte présomption et d'une totale ignorance de cet impôt.
Elle suppose en effet que celui qui la formule serait plus malin que tous les chefs d'entreprises de grande envergure, sportifs ou artistes qui ont choisi l'exil. Et plus habile que les conseillers fiscaux de premier ordre qu'ils ont les moyens de se payer. Mais c'est le propre des gens qui ne savent pas que de se croire plus malin que les autres.
Pour répondre à Antoine sur les gens du Nord, rappelons deux choses : les sociétés scandinaves fonctionnent sur un contrat social ou tout le monde a des devoirs et des droits, et ou il y a un relatif consensus et respect des accords passés de part et d'autre.
La France fonctionne encore sur un modèle de lutte des classes, ou les pauvres, les chômeurs et les fonctionnaires n'ont que des droits, et les créateurs de richesses les devoirs de payer toujours plus et de la fermer.
Ne nous étonnons donc pas que les comportements divergent quelque peu.
Malgré cela il y a bien des exils fiscaux depuis la Scandinavie, le plus célèbre étant celui du patron d'IKEA (vers la Suisse et certainement pas vers la France...pas fou ! )
Enfin, être contre l'ISF, et même être libéral ne signifie en aucune manière être contre les impôts pour une proportion variable (selon les contextes nationaux) de services régaliens et d'assistance aux plus faibles.
Rappelons donc sans cesse cette evidence si difficile à perçevoir pour beaucoup en France. L'impôt est prélevé sur la création de richesses. Au delà d'un certain niveau de prélèvement, les patrimoines et les capacités d'investissement s'exilent et les richesses vont se créer ailleurs. Si bien que les ressources disponibles pour le financement des routes, des hopitaux, des crêches, des écoles diminuent. C'est ainsi que les capacités d'investissements sociaux deviennent inférieures avec un taux d'imposition global de 70% sur les plus hauts revenus qu'avec ce qu'elles seraient avec un taux de seulement...30% ! Et c'est bien parce que les politiques sont incapables de comprendre, d'admettre ou d'expliquer ce paradoxe apparent que la France crée sans cesse de nouveaux pauvres, de nouveaux SDF, de nouveaux précaires et de nouveaux déficits...

Cordialement

Pascal Comas

Antoine

La vraie question n'est pas pourquoi Johnny part en Suisse, à vrai dire on s'en fout un peu de sa feuille d'impôt, mais pourquoi les riches Danois, Suèdois, Finlandais ne viennent pas chez nous fuir leur pays : leurs taux d'imposition sont supérieurs à ceux de la France !
Vraiment pas malins, les gens du nord !!!

Amusant, le petit calcul du rapport imposition/revenus. Le collègue oublie les abattements, la progressivité de l'IRPP. Ce qui change substanciellement le résultat...

Les impôts, je suis ni pour ni contre, par contre je suis pour que l'on dise et décide des dépenses et de leur mode de financement. Vous voulez des hôpitaux avec des medecins et des infirmiers dedans, des routes, des écoles, etc, faut peut-être payer les gens et les bâtiments, non ?

Baisser les impôts, qui peut être contre ? Mais il faut dire clairement ce que l'on va supprimer comme dépenses ! Et là je crois que l'on va pas être d'accord !!

Cordialement,

larcher

Bonjour,
Vous ne pouvez pas dire que Johnny quitte la France pour échapper à l'ISF.
Parce que:
1) il n'a pas été capable de devenir riche jusqu'à maintenant et c'est justement pour essayer enfin de le devenir qu'il s'en va; ne le comparez pas aux grands industriels
2) il faut savoir compter: quelqu'un comme Johnny paye au mieux quelques centaines de milliers d'euros d'ISF (et encore je suis sûr qu'il n'y arrive pas), alors que son impôt sur le revenu est de plusieurs millions, c'est ça qui va baisser en Suisse.
Vous ne pouvez pas lutter contre 30 fois moins d'impôt et ce n'est pas l'ISF qui fait la différence; pour la plupart des assujettis à l'ISF, ils payent plus d'impôts locaux que d'ISF!
Pour ceux qui savent gérer leur argent, l'ISF n'est qu'une incitation supplémentaire à maximiser le rendement de leur patrimoine et en ce sens il est économiquement valable.
Pour ceux pour qui il est confiscatoire, ce n'est que la traduction de leur incompétence à dormir sur un patrimoine inutile.

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