Etonnant silence que celui qui a suivi la dernière trouvaille de la gauche française, en la personne de Dominique Strauss-Kahn : celle de faire payer à tous les Français, qu'ils résident ou non en France, un "impôt citoyen". Passons sur le fait qu'il s'agirait de créer encore un nouvel impôt, péché mignon français, alors que précisément le pays exhale par toutes ses pores sociales et économiques la saturation fiscale et législative… Passons, même si ce fait seulement devrait suffire à provoquer une réaction animée de la part de nombreux acteurs de la vie politique, économique et sociale du pays.
Remarquons ensuite qu'avec une telle mesure, chaque petit français, non content de naître endetté d'office de près de 20000 euros, gagnera aussi le droit de payer un impôt toute sa vie, quelle que soit la contrepartie… Encore faut t-il préciser s'il s'agira d'un "droit du sol" ou d'un "droit du sang". Car il serait interessant de pouvoir faire payer les enfants nés à l'étranger de un ou deux parents Français . Cela permettrait , hormis le bénéfice comptable, de favoriser la conscience de ce que représente le privilège d'être Français.
Attardons nous également sur l'originalité du contrat social proposé en l'espèce : c'est une clause non choisie, obligatoire, à laquelle on n'a aucune liberté de se soustraire, quelles que soient nos relations administratives, fiscales, économiques, familiales, politiques ou idéologiques avec l'hexagone. Il faudra tout de même prévoir une brigade internationale dotée du pouvoir de contrainte en sol étranger, afin de rendre à la raison citoyenne les récalcitrants, ceux qui n'aiment pas les propositions que l'on ne peut pas refuser.
Ne nous attardons pas trop en revanche sur l'usine à gaz et le coût représentés par la constitution de fichiers, par leur mise à jour, par la création de documents d'imposition spécifiques, leur acheminement, leur traitement, et les frais provoqués en cas de litige. Ce ne sont que des détails que l'on pourra toujours régler par une consultation citoyenne, le moment venu.
Non, décidément il n'y a pas de quoi en faire un plat ! Il s'agit juste de l'une des idées les plus formidables du XXIème siècle en termes d'atteinte à la liberté, et d'un grand pas pour la spécificité française dans un monde global.