Cet article destiné avant tout aux lecteurs africains a été publié dans:
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Le Temps des Banlieues
Selection d'extraits dans le Blog a Lupus :
https://leblogalupus.com/2018/05/03/le-cas-soros-en-perspective/
Beaucoup a été écrit sur Georges Soros. Le personnage est incontournable, et lorsqu’on croit avoir tout lu sur lui, on en apprend encore. D’autant plus que ses réseaux étendus agissent en permanence sur les continents européens, américains et africains.
Il est l’un des bras armés (financièrement) d’une égrégore d’acteurs et de forces (le plus communément appelés “les élites”) dont l’agenda progresse à grands pas en piétinant ce pour quoi des millions d’européens et américains ont sacrifié leurs vies : démocratie, liberté et souveraineté. Malheureusement ces mots ont aujourd’hui peu de valeur pour une grande partie de la population occidentale, tout comme le soleil est peu désirable pour un africain… Fait révélateur, les pays qui résistent le mieux en Europe sont parmi ceux qui ont connu le joug communiste, dont la Hongrie, le pays natal de George Soros.
Né György Schwartz le 12 août 1930 à Budapest, Soros est à la tête d’une fortune estimée par le magazine américain Forbes à 25 milliards de dollars. Cela en fait le 29ème homme le plus riche de la planète. Il est admiré par des générations de spéculateurs pour l’un de ses principaux faits d’armes : avoir “fait sauter” la Banque d’Angleterre en 1992 durant le fameux Black Wednesday, en misant sur le Deutschmark contre la livre sterling, empochant 1 milliard de dollars en une nuit et forçant Londres à dévaluer. Cela couta 3,3 milliards de livres aux contribuables anglais.
Il a aussi participé à la spéculation contre les monnaies thaïlandaises et malaysiennes en 1997. Bien sûr dans tous ces cas les banques centrales des pays concernés sont responsables de décisions catastrophiques. Mais il convient de retenir que les actions de Soros ont aggravé ou parfois provoqué des phénomènes de marchés aux graves conséquences sociales.
Soros a écrit a propos de lui-même : “Pour être franc, j’aimais me percevoir comme une sorte de Dieu… au fur et à mesure que j’avançais dans le monde, la réalité s’est assez rapprochée de mon fantasme pour me permettre d’avouer mon secret. Inutile de préciser que je me sens bien plus heureux”
Il est à la tête de l’Open Society Foundation, une énorme machine à subventions créée pour ses activités “philanthropiques”. Avec des antennes dans 37 pays, c’est la deuxième fondation aux Etats-Unis avec une dotation de 32 milliards de dollars.
La Fondation a donné 400.000£ (et annonce de nouveaux dons) à la campagne “Best for Britain” qui s’efforce d’enrayer le processus du Brexit en essayant de convaincre des députés conservateurs de contrer le Premier Ministre Theresa May au moment précis ou elle est en difficulté. Ces 400.000 £ ne sont que la mise de départ.
Un document stratégique tiré d’une réunion du groupe Best for Britain prétend qu’ils doivent “réveiller le pays et faire comprendre que le Brexit n’est pas une affaire conclue. Il n’est pas trop tard pour arrêter le Brexit”. Le lundi 5 février le milliardaire aurait reçu six députés conservateurs dans sa maison de Chelsea. Le but est de déclencher un nouveau référendum ou des elections générales, qui aboutiraient probablement à une victoire des travaillistes anti-Brexit. La campagne, très axée sur les jeunes, compte utiliser des tactiques de “guérilla marketing” pour influencer des parlementaires de constitutions électorales pro-Brexit.
Avant cela Soros avait déjà tenté de remettre en cause le vote du Brexit en obtenant l’ouverture d'une enquête par la commission électorale du Royaume-Uni pour savoir si la campagne en faveur du “leave” (la sortie de l’UE) avait bénéficié d’argent étranger ou russe. A l’origine de l’enquête, une interpellation lancée à la Chambre des Communes par Ben Bradshaw, personnage lié à l’Open Society.
Autre offensive anti-Brexit camouflée sous des airs de dossier d’évasion fiscale : les Paradise Papers. Ils sont le résultat d’une enquête menée par le Consortium International des Journalistes d’investigation (CIJI), qui diffuse des fuites choisies.
Le principal sponsor du CIJI est… l’Open Society Fondation. Et comme par hasard la liste des personnalités “mises en cause” (à vrai dire du vent) sont toutes des personnalités qui ont contrarié les efforts du milliardaire : la Reine d’Angleterre plutôt pro-Brexit, des membres de l’entourage de Trump, Jacob Rees-Mogg parlementaire britannique partisan du Brexit dur…
L’affaire des Paradise Papers, où l’immense majorité des journalistes s’est encore illustrée par son absence totale de discernement, a capitalisé sur l’ignorance du public en entretenant la confusion entre évasion fiscale (illégale) et optimisation fiscale (légale) et en essayant de salir certaines personnalités à travers les agissements moralement répréhensibles de sociétés se trouvant en bout de chaîne de leurs investissements. Un peu comme si vous vous trouviez accusé de complicité de pédophilie parce que vous avez fait un don a Oxfam. "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose."
Le comble est que Georges Soros lui même a installé en Irlande les bureaux de son hedge fund qui contrôle 3 fonds d’investissement offshore cités dans les Paradise Papers. D’après les auteurs de “Les réseaux Soros a la conquête de l’Afrique”, “sa fortune personnelle a longtemps été gérée à travers le Quantum Fund, créé en 1973 et domicilié aux îles Caïman et aux Antilles néerlandaises. Ce fond n’a plus, depuis 2011, qu’une seule activité : gérer le Soros Fund Management, créé en 1969, et astucieusement installé à New York.
Le Soros Fund Management, qui a le mérite, en apparence, d’être domicilié aux Etats-Unis, a changé de statut en 2011 au lendemain de l’adoption par les USA de la loi Dodd Franck - Wall Street Reform And Consumer Protection qui a imposé un plus grand contrôle des marchés financiers et donc des fonds spéculatifs. Soros Fund a alors été transformé en "family office", qui est exclu des obligations de transparence ! Le statut très particulier de ces "family offices" a fait l’objet d’un lobbying effréné, à l’époque, de George Soros, sous prétexte que l’argent familial devait être géré librement par la famille. En résumé, le Soros Fund Management est installé aux Etats-Unis, bénéficie d’un statut opaque, mais est géré par un fond, le Quantum Fund, domicilié dans des paradis fiscaux.”
A vrai dire il y a une constante dans les actions de Soros : les intentions affichées sont louables en apparence, mais les véritables objectifs recherchés le sont beaucoup moins. Les exemples sont nombreux. Ainsi de l’affaire du gisement Simandou en Guinée ou sous des faux airs de campagne anti-corruption le milliardaire a manoeuvré pour porter un coup fatal a son ennemi juré, Beny Steinmetz.
Toujours selon les auteurs de “Les réseaux Soros a la conquête de l’Afrique”, l’homme d’affaires a aussi des parts dans Barrick Gold dont la branche africaine, Acacia Mining, “favorise l’expulsion des populations locales pour mener à bien ses activités en Afrique de l’Est. Le service de sécurité de la société a quant à lui été accusé à plusieurs reprises d’employer la force de manière disproportionnée sur ses sites miniers. Des morts ont même été à déplorer. Nous sommes bien loin du Soros défenseur des droits de l’Homme”
Soros est le principal soutien financier des campagnes pour la légalisation du cannabis aux USA. Il a aussi joué un rôle de premier plan dans la légalisation de la culture, vente et consommation de marijuana en Uruguay. Il fait partie du board de la Drug Policy Alliance (DPA), l’organisation la plus puissante au monde en matière de légalisation. Cool !…dirons les fumeurs de joints et autres amis du cannabis. Oui sauf que… Soros a de nombreux intérêts dans l’industrie pharmaceutique et notamment Monsanto, une des entreprises les plus impopulaires de la planète, productrice de certains des pesticides et produits chimiques les plus toxiques présents dans nos assiettes, adepte du monopole alimentaire et sur les semences. Au palmarès de l’entreprise la création de l’Agent Orange, le DDT, les PCBs, les pesticides toxiques, les hormones de croissance rBGH, le Roundup Ready, et les OGM, le tout accompagné d’études manipulées et d’une corruption des plus hauts sommets de l’Etat.
Et devinez quoi ? Monsanto mène des projets de recherche sur le tetrahydrocannabinol (THC) en vue d’en modifier le contenu génétique. Mais c’est certainement de la paranoïa de penser que l’idée derrière tout cela est de contrôler un marché futur de dizaines ou centaines de milliards de dollars.
Soros a fait campagne pendant des années contre les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon…). Il a versé 36 millions de dollars aux organisateurs de marches populaires contre le changement climatique de 2000 a 2014. En 2009 à Copenhague, il accusait le charbon d’être une “arme létale pour le climat”.
Et il vient d’investir, au dernier trimestre 2017, quelque 160 millions de dollars dans des entreprises exploitant les énergies fossiles : pétrole, gaz et même charbon !!
Les imposteurs avancent toujours masqués et en brouillant les pistes : le milliardaire s’est approprié pour sa fondation le terme d’Open Society rendu célèbre par Karl Popper, son professeur à la London School of Economics. Or l’épistémologue Popper était lié à la famille de l’Ecole Autrichienne d’Economie, dont la pensée part de l’individu comme point de départ, et de la liberté individuelle comme socle. La Société Ouverte selon Popper est une société “ou les individus sont confrontés à des décisions personnelles”, en opposition aux sociétés collectivistes, et où la démocratie est essentielle. Or l’agenda de Soros est tout entier orienté vers un contournement de la démocratie lorsqu’elle fait des choix contraires à l’agenda des élites mondialistes et collectivistes. Et les libertés individuelles sont en opposition totale avec les politiques identitaires défendues par les multiples associations ou mouvements citoyens qu’il finance.
EUROPE :
Avant de nous intéresser aux actions de Soros sur le continent africain, commençons par un tour d’horizon de ses faits en Europe. Nous avons vu plus haut les efforts qu’il fournit pour annuler le suffrage du peuple exprimé à travers le vote pour le Brexit.
George Soros agit en Europe à travers le financement de multiples ONG et des liens plus que privilégiés avec une institution dont les membres ne sont pas élus démocratiquement : la Commission Européenne. Comme le rapporte Nigel Farage, l’homme qui a porté le Brexit, l’Open Society se vante d’avoir tenu 42 réunions en 2016 avec la Commission européenne. Elle a même publié un memento de ses “amis sûrs” au Parlement européen, une liste de 226 noms”
Entre le Brexit et février 2018, les données fournies à la presse révèlent que divers membres de la Commission Européenne ont reçu George Soros a 11 reprises contre 3 pour Theresa May, le Premier Ministre anglais (!)
Il vient d’être révélé que le maire de Londres Sadiq Khan aurait diné avec Georges Soros à peine plus d’un mois après son élection. Les positions de Khan sont ouvertement anti-Brexit et économiquement très à gauche.
Sur le terrain des ONG les fonds de Soros vont le plus souvent vers des plate-formes promouvant des idées d’extrême gauche : l’accueil massif de migrants et l’ouverture des frontières. Ce qui explique le paradoxe d’une extrême-gauche défendant sur les réseaux sociaux un riche spéculateur à l’empire financier tentaculaire et peu transparent comme nous allons le voir.
Ainsi de l’ONG OXFAM qui militait, dans son rapport "Solidarité avec le peuple syrien" d’octobre 2015, pour l’intensification des programmes de réinstallation, critiquant la France parce qu’elle ne contribuait pas suffisamment à ces programmes, et a préconisé l’accélération des démarches pour les regroupements familiaux et l’accélération des modalités de parrainage communautaire.
Dans une interview à Atlantico, Bernard Carayon, ancien député du Tarn et Membre du Bureau Politique des Républicains exposait les ramifications tentaculaires des financements de Soros : “une centaine d’ONG soutiennent l’installation des migrants en Europe. Un tiers d’entre elles sont subventionnées par l’Union européenne et par l’Open Society de George Soros.
L’Open Society et le think tank américain "Migration Policy Institute", domicilié à Washington D.C, ont par ailleurs publié en commun un rapport nommé "Accueillir l’engagement. Comment le sponsoring privé peut renforcer l’installation des réfugiés dans l’Union européenne ?". Ce rapport se félicite que la Commission européenne ait encouragé l’appel aux sponsors privés et aux ONG pour réinstaller, hors-quotas, des migrants au sein des Etats-membres.
Autre élément : l’ONG PICUM, la "Plateforme pour la coopération internationale des sans-papiers", domiciliée à Bruxelles, exerce une influence considérable auprès des institutions européennes. Elle a produit récemment un guide à la suite de la directive de l’Union européenne "relative aux victimes", destiné à faire progresser l’accès à la protection, aux services, et à la justice des "migrants sans papiers". Cette fois-encore, l’ONG est financée par l’Union européenne et par l’Open Society.” (…)
Un autre acteur du soutien aux immigrés est le réseau UNITED for Intercultural Action. Il est composé d’activistes d’extrême-gauche et notamment financé par le Conseil de l’Europe, la Commission européenne et l’Open Society.
On ajoutera également que, parmi les principaux think tanks influents sur la question, le think tank américain European Stability Initiative est en réalité l’inspirateur du plan Merkel d’octobre 2015. Ce plan préconise que l’Allemagne accueille davantage de migrants et les exempte de visas pour circuler librement. Derrière cet obscur think tank, on retrouve encore une fois l’Open Society de Soros, le Rockefeller Brothers Fund et bien d’autres financeurs américains.”
Les préoccupations des ONG financées par Soros sont vraiment politiques. On l’a vu à l’œuvre en Crimée, en Ukraine, en Géorgie, cherchant sans cesse l’affrontement avec les Russes et entraînant l’Europe dans ses obsessions, au mépris de nos intérêts et de notre amitié historique avec la Russie. Son projet politique est partagé par une kyrielle de mouvements d’extrême-gauche, rejetant les frontières. Son projet, c’est No borders ! Il y a une complicité intellectuelle et politique entre l’Union européenne et les ONG soutenues par Soros . Toutes sont portées par une idéologie “sans-frontiériste”, l’Europe représentant un terrain de choix car ses institutions sont très perméables à leurs idées politiques. Comment peut-on accepter qu’une institution européenne soutienne des opérations qui violent les lois et les règlements des Etats membres de l’Union ? Financer des activités illégales, avec l’argent du contribuable européen, est illégitime et illégal !”
L’Union Européenne et les ONG financées par Soros financent donc des actions qui sont non seulement illégales, mais aussi rejetées par les peuples Européens dans leur écrasante majorité. Parmi de très nombreux sondages aux résultats identiques, une étude menée par l’Institut royal des affaires internationales Chatham House, célèbre think tank britannique basé à Londres, révèle que 57% des élites européennes pensent que l’immigration a été un bienfait, contre seulement 25% des citoyens ordinaires. En outre, 58% des élites pensent que les immigrés améliorent la vie culturelle, contre seulement 32% des citoyens ordinaires. Une majorité de citoyens (56%) pense que toute nouvelle immigration en provenance de pays musulmans doit être stoppée, contre une minorité des élites (32%).
Il est quand même extraordinaire que la La Commission européenne propose une "contribution de solidarité" de 250 000 euros par réfugié pour les pays qui refuserait la répartition automatique des demandeurs d'asile dans l’UE. Cette somme correspond aux frais estimés de leur suivi (éducation, logement, …) pendant 5 ans. Soit 50 000 €/an alors que le revenu de solidarité minimum en France est de 6288 €/an !?
En Italie il semble aussi que Soros ait manœuvré pour vider le mouvement italien 5 étoiles (M5S) de sa substance euro-sceptique et définir sa politique migratoire, selon le journal réputé sérieux Il Giornale. L’Open Society Foundations (OSF) aurait versé 248.000 dollars d’août 2017 à mars 2018 au mouvement politique via l’entreprise de l’un de ses fondateurs. Par ailleurs Avaaz, une ONG créée grâce aux financements de Soros (via Move On), qui a activement participé au service de navette allant chercher les immigrants illégaux près des côtes libyennes pour les amener en Italie, a été très active politiquement dans le sud de l’Italie pour faire bloquer les candidatures des partis hostiles à la politique migratoire actuelle.
Enfin, Soros finance de nombreuses ONG internationales basées en Europe : Amnesty international, Human Rights Watch (qui a reçu de sa fondation, en 2010, un don de cent millions de dollars sur dix ans), Global Witness, Transparency international…sous un vernis d’impartialité et bénéficiant d’une grande considération, ces ONG donnent un pouvoir d’influence considérable a Soros étant donné leur impact sur les opinions publiques.
AFRIQUE :
De nombreux lecteurs africains auront sans doute un à priori favorable pour des positions défendant l’ouverture des frontières européennes à l’immigration de masse. Peut être doivent-ils considérer les éléments suivants :
- l’eldorado européen est loin d’en être un pour une grande majorité d’immigrés
- l’immigration massive actuelle, ingérable et très mal gérée, est source de tensions qui se retournent contre les immigrés, y compris les enfants de l’immigration, nationaux des pays concernés.
- les flots d’immigration irrégulière ont tellement submergé l’Europe qu’aujourd’hui il est devenu a peu près impossible pour un africain d’avoir un visa de tourisme pour visiter le continent ou pour se constituer des opportunités par la voie régulière. L’immigration clandestine a donc tué l’immigration légitime et les chances de beaucoup d’africains de développer leur réseau, préparer leur avenir ou simplement s’inspirer.
- les populations des pays africains n’ont aucun intérêt à voir une Europe affaiblie économiquement et socialement par un fardeau migratoire qu’elle ne peut supporter.
- les actions déstabilisatrices de Soros ne sont pas réservées à l’Europe, mais s’étendent largement en Afrique, comme nous allons le voir.
- la question est : en tant que Sénégalais, Ivoirien, ou Béninois, est-ce que je souhaite que les décisions de mon pays en matière d’accueil des étrangers soient définies par mon vote et celui de mes concitoyens, ou par des entreprises, associations ou institutions étrangères ou financées par des fonds étrangers ?
Il faut lire “Les réseaux Soros a la conquête de l’Afrique”, un livre de Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent qui analyse en profondeur les méthodes d'action des réseaux Soros en Afrique. La plupart des informations que nous livrons ci-dessous sont le résultat de leur enquête.
Selon les auteurs “Soros dispose de leviers d’influence multiples actionnables indépendamment les uns des autres ou ensemble. C’est cela qui rend son « système » si efficace. Sans oublier que fréquemment il avance main dans la main avec la diplomatie américaine, ce qui démultiplie la puissance de son action.. (…) Sa force, c’est qu’il n’agit pas de manière frontale mais privilégie des stratégies d’action indirectes, parfois difficilement détectables. Il agit sur des échiquiers différents (politique, économique, social, sociétal…) ce qui contribue à progressivement diffuser son influence par des canaux multiples.”
En Afrique Soros agit a travers l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) qui finance des mouvements citoyens comme “Y’en a marre” en partenariat avec OXFAM.
“Le mouvement développé par les jeunes sénégalais a ensuite été répliqué selon un modèle quasi-identique au Burkina Faso, sous l’appellation Balai citoyen (qui a fortement contribué au renversement du Président Compaoré), puis en République Démocratique du Congo (RDC), avec Lucha et Filimbi, ou encore au Gabon, avec « Ça suffit comme ça ». D’un pays à l’autre, tous militent en faveur de la démocratie et des libertés fondamentales, défiant, quoique pacifiquement, les régimes autoritaires en place.
S’il est de source publique que le mouvement sénégalais a été financé par la fondation de George Soros, qui n’a d’ailleurs pas hésité à poser vêtu d’un t-shirt Y’en a marre aux côtés des activistes en 2015, aucune subvention n’a pu être démontrée pour les autres mouvements dans la mesure où ils ne communiquent pas sur leurs sources de financement. Néanmoins, le lien avec le système Soros n’en est pas moins visible. En effet, ces mouvements se soutiennent entre eux, notamment au niveau opérationnel ; leurs leaders se connaissent bien et des rencontres régulières sont organisées et financées par des fondations et associations liées aux réseaux Soros. Ces mouvements se regroupent en outre au sein d’associations panafricaines, dont certaines sont ouvertement soutenues par la mouvance Soros (comme par exemple les Africtivistes soutenus par Open Society Initiative for West Africa (OSIWA)”
L’OSIWA a contribué entre autres à la création de la West Africa Democracy Radio (WADR) basée à Dakar. Elle est présente au bénin, en Côte-d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Mali, au Niger, au Nigéria, en Sierra Leone et au Sénégal. Il a aussi financé Radio Okapi en RDC et Radio Democracy, FreeMedia Group et Independent Radio Network en Sierra Leone, Voice of the People au Zimbabwe. ll finance aussi Droit Libre TV, une web TV née au Burkina Faso qui a participé activement à la chute du Président Compaoré.
L’influence de Soros est largement amplifiée par le fait qu’il avance souvent main dans la main avec la diplomatie américaine et l’ONU. La Société Financière Internationale (SFI) branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, est co-actionnaire de nombreux fonds dans lesquels Soros a investi (Helios Investment Towers, Esoko, LeapFrog…). George Soros est également au cœur d’un projet essentiel dans le dispositif onusien en faveur du développement en Afrique : les Millennium Development Goals (MDG), programme initié par Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, et qui doit beaucoup à deux proches de Soros : Mark Malloch Brown et Jeffrey Sachs (qui a participé à la rédaction de l’African Growth and Opportunity Act -AGOA). Nombre d’autres personnalités proches de Soros gravitent ou ont gravité dans l’orbite de l’ONU, comme par exemple Paul Collier, qui travaille pour lui sur de nombreuses missions de conseil, Madeleine Albright et Samantha Power, qui ont toutes deux occupé le poste d’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, ou Patrick Gaspard, ancien conseiller du Président Obama et ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud, nommé Vice-président d’Open Society Foundations en 2016.
Soros étend aussi son influence aux cotés de la communauté étasunienne et onusienne sous couvert d’initiatives promouvant la liberté de la presse, notamment via le National Endowment for Democracy (NED), dont il finance une branche, le NDI (actuellement dirigé par Madeleine Albright), Freedom House, International Crisis Group et Human Rights Watch, ainsi que nouvelles structures dédiées à l’Afrique, comme l’African Progress Panel présidé par Kofi Annan. Ces structures soutiennent un vaste réseau panafricain d’activistes, journalistes et humanitaires pouvant orienter les opinions publiques dans le sens souhaité par leurs sponsors.
Il faut aussi mentionner les fondations, qui depuis le XIXème siècle ont été un instrument d’influence pour les grandes fortunes. Parmi les fondations très actives en Afrique et liées a l’ONU et Soros on trouve les fondations Ford et Rockefeller, la Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF) et la sulfureuse fondation des Clinton, pas particulièrement populaire chez les Haïtiens.
Soros s’est lui même déplacé dans la banlieue de Dakar, au contact de cette jeunesse désœuvrée dont il achète l’orientation politique. Mais si les actions du milliardaire sont si bienveillantes, comment se fait-il que d’après de nombreux témoignages, les personnes ayant bénéficié de ses financements se fassent soudain très discrètes ?
Secteur privé :
Au niveau des entreprises du secteur privé nous avons évoqué plus haut le cas de Barrick Gold. Mais la liste des investissements de Soros dans des entreprises à l’éthique douteuse est longue. En 2016, Vitol, société soupçonnée d’être impliquée dans de nombreuses malversations au niveau international et liée à Soros via ses investissements dans Helios Investment Partners (HIP), s’est retrouvée au cœur d’un scandale d’envergure en commercialisant des carburants toxiques sur le sol africain. Par ailleurs la société refuse de publier ses résultats financiers et se montre réticente à toute initiative de transparence. Il en est de même pour de la société nigériane Oando ou des juniors détenues par HIP comme Eland Oil & Gas.
Parmi les autres sociétés dans lesquelles Soros est directement ou indirectement investi : Chevron, Conoco Phillips, Exxon, Shell et San Leon Energy, mais aussi le groupe brésilien Petrobras via sa filiale africaine Petrobras International Braspetro (BIP, ou encore Eland Oil & Gas et Africa Oil via le fonds Helios Investment Partners (HIP).
On retrouve Monsanto parmi d’autres sociétés spécialisées dans la biotechnologie et les “semences améliorées” liées a Soros et avançant leurs pions en Afrique sur les terrains de l’agroalimentaire, la production de biocarburant et la fourniture d’intrants (semences, fertilisants) : Novozymes, Syngenta, Yara, Agrium Inc. ou encore CF Industries Holding Inc… Bien entendu, Soros soutient aussi plusieurs projets de régulation facilitant l’usage d’engrais et de « semences améliorées » en Afrique : West Africa Agricultural Investment Fund (WAAIF) et l’African Fertilizer Agribusiness Partnership (AFAP).
“Dans ce cadre, il collabore avec l’Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA), financée par la Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF) et objet de multiples critiques, dont principalement de promouvoir les OGM. Il utilise également la voie de l’action philanthropique avec le Millennium Villages Project (MVP), un programme de développement piloté par Jeffrey Sachs faisant la part belle à l’utilisation de semences et de fertilisants fournis par les grands acteurs de l’industrie OGM.” (Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique)
Pour faire bonne figure certaines des ONG financées par le milliardaire se battent contre l’usage des OGM (Amis de la Terre, Peasant Farmers Association of Ghana - PFAG-,…)
A chaque investigation on retrouve les contradictions en matière de gouvernance et de transparence de George Soros. Ainsi “il utilise pour certains de ses investissements africains différents fonds pilotés par le Soros Fund Management (SFM), organisation dont l’opacité est régulièrement dénoncée. Mais la contradiction la plus frappante est probablement le refus d’un grand nombre de sociétés dans lesquelles Soros investit ou avec lesquelles il collabore d’adhérer à l’Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) qu’il a pourtant notablement contribué à créer. Soros a en effet mis en place en Afrique un vaste dispositif au service de la transparence et de la bonne gouvernance afin de faire pression sur les Etats riches en ressources naturelles et sur les industries du secteur extractif. Ce réseau interconnecté d’ONG est articulé autour de trois piliers : la coalition Publish What You Pay (PWYP), le programme Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) et l’association Natural Resource Governance Institute (NRGI). George Soros milite également via ses fondations africaines (…) pour l’adoption de nouveaux codes miniers et entend favoriser le rôle des Organisations de la société civile (OSC).
Derrière les intentions louables affichées, le dispositif mis en place par Soros présente pour lui des avantages certains, comme notamment l’accès privilégié à l’information que permet un organisme comme l’EITI, utile à l’approche de renégociations de contrats ou en cas d’appel d’offres voire de raids boursiers. La question de la transparence est également un prétexte utile pour proposer des services de conseil en matière de gouvernance ou de révision des codes miniers ou pétroliers. Enfin les campagnes des OSC sur la transparence dans les industries extractives constituent par ailleurs un levier utile pour déstabiliser des pays ou des régimes ciblés par Soros comme la République Démocratique du Congo, voire certaines entreprises (Beny Steinmetz, Group Resources ou le groupe Fleurette de Dan Gertler).” (Stéphanie Erbs, Vincent Barbé et Olivier Laurent-Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique)
LE CAS SOROS EN PERSPECTIVE
Le cas Soros est interessant a étudier car ses actifs et ses actions sont relativement faciles a tracer compte tenu de l’exposition volontaire de son personnage. Il permet de se faire une idée de la manière d’opérer de nombreuses élites qui sont moins exposées mais non moins puissantes, d’autant plus qu’elles travaillent collectivement à la poursuite du même objectif.
La forêt derrière Soros est dense et large. Elle agit a travers des réseaux, des entreprises, des fondations, des ONG, le réseau éducatif, les médias, la culture et bien sûr les institutions internationales dirigées par des responsables non élus par les peuples (Commission Européenne, FMI, BCE, FED, ONU, SFI, OMS, etc ).
Pour ces gens là le nationalisme est un obstacle car nationalisme = défense de la souveraineté de la nation = résistance au pouvoir des entités internationales. Lors d’un discours a Davos, Soros a averti que le nationalisme avait remplacé le crédo d’une gouvernance et coopération internationale. Déclaration révélatrice d’un homme dont le père était un internationaliste convaincu, et qui dans sa jeunesse allait prononcer des discours en espéranto sur les vertus de l’internationalisme au fameux “speakers’ corner” de Hyde Park à Londres.
Soros et les élites sont aussi des ennemis du libéralisme, car celui-ci défend la liberté (des individus et des peuples) et met en garde contre le pouvoir excessif des Etats. Or les élites ont besoin du pouvoir tout puissant de l’Etat pour faire avancer leurs objectifs. Voilà pourquoi tous favorisent les politiques de gauche, égalitaristes et étatistes, car cela leur permet de ponctionner les contribuables pour augmenter sans cesse le poids de l’Etat.
Il est révélateur que l’ONG la plus militante sur le sujet des inégalités dans le monde est OXFAM, financée par Soros. Or les rapports de OXFAM sont partiaux et trompeurs. Contrairement à ce qu’elle dénonce a chaque rapport, les inégalités dans le monde sont en recul constant depuis 1990 et, bien souvent, les inégalités au sein de la population d’un même pays refluent depuis 2008. De plus, pour ne prendre que l’exemple américain, les 1 % les plus riches détiennent 19 % des revenus aux États-Unis mais payent 37.8 % du total des impôts. Après impôts, taxes et redistribution, les inégalités se réduisent significativement. Oxfam, Piketty et les autres ne tiennent pas compte de ces calculs car leur but n’est pas d’exposer la réalité, mais de susciter une indignation aboutissant à plus de taxes et d’atteintes à la liberté.
Enfin certains écarts de richesse spectaculaires dénoncés par Oxfam ne sont pas des conséquences du capitalisme traditionnel, mais plutôt de la bulle éphémère des actifs provoquée par les banques centrales, c’est à dire par des technocrates non élus. Politique monétaire défendue par les keynésiens dont le Pape est Paul Krugman, c’est à dire les socialistes et autres adeptes d’une économie dirigée par les élites ou la dette est le moteur de la croissance. Or dette = esclavage, et création monétaire = appauvrissement des masses et enrichissement des élites. Ainsi les effets néfastes d’une politique défendue par la gauche sont ensuite exploités par la gauche pour demander plus d’égalitarisme, plus de dirigisme, plus de pouvoir de l’Etat et plus de socialisme.
Les élites sont aussi favorables à une immigration massive car celle-ci leur permet de diluer le poids electoral de ceux qui s’opposent à leurs politiques, et par la même occasion de créer une insécurité permettant d’accroitre les contrôles, les pouvoirs et les moyens de l’Etat. Elle permet en outre de noyer la culture et l’identité des peuples, brouillant ainsi les repères de l’ancien monde qui sont autant de résistances à leur politiques. Leur objectif est l’avènement progressif (ces gens là ont le temps) d’une gouvernance supranationale contrôlée par des élites non élues démocratiquement (dont la commission Européenne est un embryon).
Si Soros peut agir et exercer son influence de manière aussi efficace, c’est bien qu’il bénéficie de soutiens et de complicités aux plus hauts niveaux, comme en attestent ses multiples entretiens avec les instances dirigeantes de l’UE, ses liens étroits avec les puissants du camp Démocrate aux Etats-Unis (les Clinton, Obama….) et ses actions de concert avec les instances internationales décrites plus haut. C’est la preuve s’il en est encore besoin qu’il existe un plan de certaines élites pour contourner la volonté et l’inclinaison naturelle des peuples… Soros est l’arbre qui cache la forêt des puissants dont l’objectif est de modeler le monde à leur avantage. Ils sont comme ces joueurs qui acceptent les règles du jeu tant que la chance leur donne l’avantage, et se mettent a tricher lorsque les cartes sont en leur défaveur. Ils composent avec les règles démocratiques tant que leurs efforts de manipulation de l’opinion permettent de porter au pouvoir des hommes qui travailleront à l’avancement de leurs objectifs. Mais si les candidats en tête des sondages ou parvenus au pouvoir résistent à leurs entreprises, ils mettent en branle l’arsenal de leurs ressources financières, médiatiques, juridiques, relationnelles pour les éliminer, les paralyser, ou les chasser du pouvoir…
Il faut bien comprendre que se jouent aujourd’hui les derniers actes d’un vieux combat devenu plus épique que jamais : le combat entre les défenseurs les libertés conquises au cours des grands moments de l’histoire de la civilisation occidentale (incarnés par des auteurs comme Montesquieu, Frédéric Bastiat, Alexis de Tocqueville, John Locke, Ludwig Von Mises, Friedrich Hayek, Alexandre Soljenitsyne… ), et le projet d’un ordre mondial défendu par des élites qui s’efforcent de le faire apparaitre comme un progrès alors qu’il ne sera que le parachèvement du Leviathan, l’avènement (déjà très avancé) des sociétés décrites par Aldous Huxley dans Le Meilleur des Mondes ou Georges Orwell dans 1984. Le fait que ces livres ne sont plus enseignés dans les classes de la plupart des pays, et que la grande majorité de la population ignore même leur existence, est révélateur du fait que les soldats du Leviathan sont en train de gagner la bataille. Pour faire une analogie avec la Guerre des Etoiles, le Côté Obscur est en train de vaincre la République.
Les jeunes générations n’ont pas connu Soljenitsyne, l’ultime Jedi. L’écrasante majorité d’entre elles écarquillent les yeux à l’énoncé de son nom. Et de manière très révélatrice, le système éducatif s’est bien gardé de leur enseigner. L’éducation sous la férule des élites s’est acharnée à mépriser et relativiser la valeur de la liberté, au profit de l’égalité et du culte de l’Etat. Les jeunes populations occidentales ont grandit dans le confort offert par la création de richesses du capitalisme et une liberté qui leur parait aussi évidente que l’eau qui coule du robinet.
Enfants de la démocratie et du capitalisme, ils rêvent aujourd’hui de communisme et de réseaux sociaux ou l’on fait taire la parole dissidente. Facebook, Twitter, Google et Youtube exercent aujourd’hui une police de la pensée qui chaque jour se rapproche de la censure absolue de 1984. Le rêve d’Hegel est en train de devenir réalité et Soros n’est que l’arbre qui cache la forêt de ceux qui oeuvrent à son avénement, dans l’ombre et sous les apparats de belles intentions.
L’Afrique aurait tort de considérer que les combats des Lumières et des peuples européens ou américains pour la liberté ne sont pas les siens. Le patrimoine issu des luttes pour la liberté est universel, comme la Déclaration des Droits de l’Homme.
Dans l’Afrique d’aujourd’hui, pleine d’avenir mais encore pauvre et vulnérable aux tentations de l’argent facile, Soros déverse ses millions pour modeler le continent selon le plan des élites apatrides et sans attaches culturelles qu’il représente. Les intérêts unanimement dénoncés sur le continent, ceux de la Françafrique en particulier, étaient ou sont des intérêts essentiellement financiers. Soros et les réseaux qu’il soutient opèrent non seulement sur le terrain financier, mais aussi sur le terrain moral, culturel et politique. Ils visent à modeler le futur de l’Afrique au mépris de la souveraineté des peuples, mais aussi de leurs cultures et traditions.
De nombreux observateurs concluent de l’association de circonstances entre Soros et les intérêts américains qu’il s’agit d’une forme larvée de colonialisme occidental. La réalité est plus complexe que cela et la plupart des analyses manquent “the big picture”, selon l’expression anglaise. Il y a certes des intérêts financiers et des stratégies d’influence, mais les actions de Soros ont un fil directeur qui se retrouve sur tous les continents ou ses réseaux sont actifs : Europe, Etats-Unis et Afrique. Il ne s’agit donc pas d’une réalité pouvant s’appréhender avec les lunettes de l’histoire coloniale. Le plan de Soros est un plan partagé non par des blocs ou des gouvernements, mais par des réseaux d’hommes placés à des positions stratégiques, dans les instances internationales, dans les bureaucraties gouvernementales (Deep State), dans les instances financières (certaines grandes banques et banques centrales) et bien sûr dans certaines grandes corporations. Il s’agit d’un plan global destiné à dissoudre les peuples, les souverainetés, les identités, les cultures et les libertés dans un maelstrom ou l’individu aura été privé de tous sens critique, de toute liberté démocratique et de toute autonomie tout en étant pris en charge par des structures prétendant qu’elles lui offrent la connaissance, la protection, la démocratie et la liberté.
Le diable avance toujours masqué et sous des attraits irrésistibles.
Autre erreur commune au sujet de Soros : relier sa démarche aux intérêts de la grande pieuvre ultra-libérale. Passons sur le fait que ultra-libéralisme ou néolibéralisme ne veulent rien dire du tout et sont des expressions inventées par les ennemis du libéralisme pour rendre la bête encore plus immonde aux yeux d’un public ignorant. N’en déplaise aux pseudos intellectuels voulant toujours se valoriser avec de nouveaux concepts, il n’y a que deux philosophies politiques qui s’affrontent encore et toujours : celle basée sur les choix de l’individu (le libéralisme) et celle consacrant la prééminence du collectif et de l’Etat sur l’individu (socialisme, communisme, social-démocratie et toutes autres formes de constructivisme). Le libéralisme est une philosophie politique qui affirme « la garantie des droits individuels contre l'autorité arbitraire d'un gouvernement (en particulier par la séparation des pouvoirs) ou contre la pression des groupes particuliers (monopoles économiques, partis, syndicats). Rappelons ou révélons (car beaucoup de gens l’ignorent, l’histoire étant enseignée par les vainqueurs socialistes), que les libéraux ont toujours été opposés à l’esclavage et à la colonisation. “En France l'esclavage a été aboli une première fois en 1794 sous la pression inlassable de Condorcet, l'Abbé Grégoire, et La Fayette, qui étaient tous des libéraux. Rétabli par Napoléon, il a de nouveau été aboli en 1848 grâce aux efforts non moins inlassables d'autres libéraux, en l'occurrence Tocqueville, Montalembert, et Victor Schoelcher." (Wikibéral). De même au XIXème siècle ce sont les socialistes Jean Jaurès et Léon Blum qui justifiaient la colonisation par un “devoir des races supérieures de civiliser les races inférieures”, alors que les libéraux Frédéric Bastiat et Yves Guyot s’y opposaient.
Soros a certes emprunté le nom d’”Open Society” à Karl Popper, mais il n’a rien d’un libéral. C’est un prédateur financier et un manipulateur d’opinions qui joue au démiurge. Loin d’oeuvrer à l’avénement d’un société libérale ou ouverte, Soros et la forêt qui se cache derrière lui travaillent au contraire à l’avènement d’un monde Hégélien, ou l’Etat et les élites à la tête de structures supra-étatiques concentrent de plus en plus de pouvoir au détriment des représentations locales, nationales, des peuples et des individus.
La question que les africains doivent se poser est : voulons-nous succomber aux charmes de ces pouvoirs de l’ombre au moment ou notre continent prend son essor économique et accède peu à peu aux moyens de son indépendance et de son rayonnement ?